Rien n’est impossible

 

En parcourant mon blogue, je suis tombée sur ce billet que j’avais publié il y a deux ans, suite à ma participation au colloque de l’AQUOPS en 2012. Je suis heureuse de constater que ma vision n’a pas changé même si la situation matérielle s’est beaucoup améliorée depuis! Avec quatre ordinateurs connectés, six iPads et le superbe prix que mes élèves ont gagné au concours de twittérature du REFER (Slate 21), c’est beaucoup plus facile pour mes élèves et pour moi d’utiliser efficacement les technologies et ce, là où ça devrait toujours se faire: DANS LA CLASSE! 🙂

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Rien n’est impossible. Voilà ce que j’ai souvent mentionné, aux gens que j’ai rencontrés,  lors du congrès de l’Aquops, en avril dernier. On me questionne souvent sur ma pratique, sur la façon dont j’arrive à intégrer les TIC dans ma classe de 1re année. Comment des élèves de 6-7 ans peuvent-ils s’approprier des outils comme un clavier numérique, twitter, internet, un blogue, du traitement de texte? Je réponds: très facilement et dans le plaisir! De l’extérieur, ma classe peut sembler très technique, alors qu’en réalité, le matériel qui est disponible est très limité.

Dans mon milieu, l’intégration des technologies est difficile; les moyens, très limités. Il n’y a que deux ordinateurs et un TNI dans ma classe, sans réseau Wifi. (Il m’arrive de prêter mon iPad  ou de faire tweeter mes élèves sur mon iPhone). Et pourtant, depuis 10 ans, je continue ma galère sans me soucier des embûches qui se présentent à moi. Je crois trop à la valeur ajoutée qu’offre la technologie aux apprentissages. Que mes élèves écrivent leur texte sur une tablette de l’année ou un vieil ordinateur Dell, cela m’importe peu. L’important, pour eux, c’est que leurs productions soient publiées et qu’ils soient motivés et ressentent de la fierté dans ce processus.

Il fut un temps où j’ai arrêté de participer aux rencontres concernant les technologies. J’en revenais extrêmement frustrée car je savais que les belles machines, les réseaux, les ressources qui m’étaient présentées, ne seraient jamais une réalité pour moi. Cette attitude de négativisme  ne m’a apporté que du découragement et de l’envie. Je crois que peu importe le milieu où nous oeuvrons, il y aura toujours une classe mieux équipée que la nôtre, une école plus ouverte, une commission scolaire plus fortunée. Mais ce temps passé à s’inquiéter, se comparer, se battre pour avoir toujours plus, c’est du temps volé à une génération qui n’en peut plus d’attendre.

Est-ce que nous sommes maîtres de la technologie, ou bien la laissons-nous dicter notre pratique en classe? Moi, ce qui m’importe est très simple. J’ai le désir que mes élèves réussissent à lire, écrire, compter et connaitre le monde qui les entoure. Je veux que pendant 10 mois, ils soient heureux d’apprendre et motivés à se surpasser. Les TIC sont à leur service, à mon service aussi.

Dans ce tourbillon qu’est l’évolution de la technologie, je m’aperçois que je dois continuellement m’interroger sur mes objectifs pédagogiques. Et lorsque je réfléchis aux activités TIC qui ont connu le plus de succès, je m’aperçois que ce ne sont pas les machines qui ont fait la différence, mais bien les rapports humains qui ont été facilités par celles-ci. Des parents qui encouragent leur enfant sur un blogue, des élèves d’ailleurs qui communiquent avec nous, des classes de l’école qui composent une histoire commune,  quoi de plus humain et pédagogique?

Je suis revenue de ce dernier colloque de l’Aquops avec beaucoup de désirs. Ma liste de souhaits est pleine, des deux côtés. Mais, je retiens surtout des idées d’applications qui ne coûtent rien du tout, des façons de connecter tout mon monde plus efficacement et aussi le plaisir d’avoir rencontré des gens passionnés et ouverts au changement.

Ce sont les choses les plus simples qui, souvent, sont les plus efficaces. Intégrer les TIC, pour moi, est de moins en moins une question d’appareils, mais plutôt une question de partage et de collaboration.

À ceux et celles qui ont la chance d’avoir du matériel nouveau et en grande quantité, je dis bravo! Les élèves, étudiants et enseignants méritent d’être bien outillés. Mais dans un contexte de coupures, où les technologies écopent parfois en premier, je me dis qu’il est urgent d’intégrer l’usage des TIC dans ma classe, sans attendre que ma liste de souhaits technologiques soit exaucés.

Bien sûr, il faut se battre et continuer de demander des appareils plus performants et en plus grande quantité. La situation actuelle est innaceptable dans plusieurs milieux. Mais pour ma part, je décide de continuer d’innover et de partager mes trouvailles pour donner la piqûre des TIC à mes collègues et donner à mes élèves le droit de vivre dans une école branchée sur la vie de 2012.