Le pouvoir de #Clair

Une troisième année à Clair

Depuis la fin de #Clair2015, qui a eu lieu les 29-30-31 janvier derniers, je cogite, je cherche un angle sous lequel écrire ce billet. Parce que participer à Clair représente une expérience plus grande que nature qui bouscule autant de façon émotive qu’intellectuelle. J’ajouterai même que c’est une épreuve physique étant donné les nombreuses heures de route nécessaires pour se rendre au Nouveau-Brunswick, les journées bien remplies par les visites de l’école, les conférences et tout ce qu’il y a entre celles-ci comme les « vins et fromage », les repas, les pauses au bar à bonbons, etc ! À Clair, les nuits sont écourtées car on ne veut rien manquer et surtout, prendre le temps de discuter avec nos réels collègues virtuels et en rencontrer des nouveaux. Comme a dit Jacques Cool, Clair c’est un peu notre Noël à nous, éducateurs passionnés par la pédagogie et le numérique. Et même si on en revient exténué, on n’a qu’une seule envie, celle d’y retourner l’année suivante. Rien dire ou tout dire? J’ai choisi de tout dire. Ce billet prendra donc différentes directions car ce qui émerge de cette rencontre annuelle est en quelques part grandiose pour l’enseignante souvent isolée que je suis, dans ma pratique.

Les conférences

Comme toujours, les conférenciers présents ont su nous captiver par leur présentation connectée (Mario Asselin), réfléchie (Christophe Batier & Marcel Lebrun), futuriste (Martin Lessard), visionnaire (Raymond Vaillancourt), audacieuse (Mario Chiasson) et réconfortante (Lise Galuga). Difficile tâche que de résumer ces conférences puisque chacun en retire ce dont il a besoin et que ce que j’ai personnellement apprécié est probablement différent des autres participants. La meilleure façon de leur rendre justice est de prendre le temps de les visionner, ou les re-visionner, puisqu’elles sont disponibles gratuitement sur le Wiki de Clair.

Une nouveauté cette année fut la session « Ignite », une série de courtes présentations sous le thème de l’engagement, qui fut très colorée et surprenante. J’ajouterai qu’il fut intéressant de connaître les origines de #Clair, qui a débuté en 2010, pendant la conférence de Mario Asselin. Quand on pense que la vision des membres du comité organisateur et de programmation a des répercussions jusque dans les salles de classe de plusieurs participants, on ne peut que saluer leur témérité et leur détermination.

Les réseaux

Durant cette même conférence, quelle ne fut pas ma surprise d’entendre M. Asselin nommer le groupe Facebook Les TIC en éducation comme étant un incontournable pour quiconque s’intéresse à la pédagogie aidée de la technologie. J’ai d’ailleurs reçu plusieurs témoignages d’éducateurs me disant à quel point cette communauté les aidait dans leur pratique. La force des réseaux n’a pas fini de me surprendre et je réalise combien les éducateurs qui innovent ont besoin de se rassembler et de se mobiliser pour faire évoluer l’éducation. Moi qui ai ouvert ce groupe il y a deux ans, et qui rêvais d’atteindre quelques centaines de membres, je me retrouve aujourd’hui devant un communauté de plus de 11 000 personnes, provenant de différents milieux et des quatre coins du monde, qui impressionnent tous les jours par leur générosité et le partage de leur pratique.

Les gens de Clair

Comment se fait-il que toutes les personnes que j’ai rencontrées soient aussi gentilles et généreuses à Clair? Autant le personnel de l’école, les élèves, les participants que les conférenciers? Non mais, qu’est-ce qu’il y a dans l’eau de cette municipalité pour rendre ce miracle possible? Je pense à ces deux jeunes filles qui m’expliquaient comment elles écrivaient sur leur blogue de façon si avenante, aux enseignantes qui nous accueillent dans leur classe avec un grand sourire, aux conférenciers qui viennent à #ClairX, à la fin de la journée, pour discuter avec les participants et à ces derniers, si ouverts et plaisants.

Ma tribu

Un beau moment vécu à Clair est à la réunion de la « gang » du #DéfiAlphabet. Quand on travaille avec des collègues de partout, et qu’on connecte aussi facilement en virtuel, il y a fort à parier que la bonne entente sera présente en réel. Et ce fut bien le cas. L’espace de quelques heures, nous étions une équipe aux coudes bien serrés, échangeant sur notre réalité d’enseignante pour qui il n’est pas toujours facile de trouver des alliés dans leur école. Ces moments réconfortants, ces rires et ces accolades sont devenus ma vitamine C et tombent toujours à point. Merci à Nathalie, Karine, Catherine, Manon, Audrey, Mélanie et Michèle.

Je paraphrase Jacques Cool à nouveau, mais c’est véritablement « ma tribu » que je viens retrouver à Clair. Je ne redoute jamais les 14 heures de route que je devrai faire car je sais que j’aurai enfin le temps de discuter avec mes collègues de ma commission scolaire: Andrée Marcotte, Émilie Arseneault et Richard Cliche. L’isolement est probablement le pire ennemi des gens qui innovent, et grâce à eux, je sais que je pourrai toujours être comprise, rassurée et encouragée dans mes choix pédagogiques.

J’ai eu le plaisir de rencontrer d’autres nouveaux visages dont certains que j’ai côtoyés en tant que consultante iClasse. La bande iClasse, avec ses ambassadeurs chevronnés et ses participants engagés, grandit de plus en plus et était présente en grand nombre. Et dire que pour moi, cette belle aventure a commencé à Clair, en 2012, alors que je regardais les conférences de chez moi. Cette année-là, le témoignage de Pierre Poulin fut pour moi une révélation et c’est avec une grande fierté que j’ai rejoint cette équipe exceptionnelle.

Clair donne des ailes

Nul doute que de voir ces élèves aussi articulés et engagés dans leurs apprentissages soit réconfortant. Après avoir vécu ces moments que je qualifierai de magiques, il est normal que nous voulions en rapporter une petite partie dans notre classe. Pour ma part, j’ai retrouvé la motivation pour réouvrir le blogue de mes élèves.

Et suite à la visite du Labo Créatif (vidéo de Catherine Lapointe), j’ai décidé de monter mon propre petit Labo dans ma classe, où mes élèves pourront laisser libre cours à leur imagination en manipulant divers matériaux et outils technologiques. Bien sûr, rien de ce que je pourrai offrir ne pourra être comparable à ce que j’ai vu là-bas, mais l’idée est trop belle pour ne pas la récupérer à petite échelle. Au lieu de voir le verre à moitié vide et de me laisser intimider par ces découvertes, je choisis de le voir à moitié plein, de faire ce que je peux avec ce qui est à ma disposition et de semer des graines qui, je l’espère, permettront à mes élèves d’aimer l’école et d’avoir hâte de venir en classe à chaque matin (le fameux facteur saut du lit de la iClasse 😉 ).

À Montréal, une édition spéciale #Clair2015 des rencontres « Un souper pédagogique presque parfait » a eu lieu cette semaine. Portés par la vague, Corinne Gilbert et d’autres participants ont raconté leurs coups de coeur (il y en avait plusieurs paraît-il! 😉 ) à d’autres qui n’étaient pas présents à la rencontre. Quelle belle formule de développement professionnel. Longue vie à #USPPP ! D’ailleurs, une autre édition spéciale aura lieu au 2e rendez-vous  du REFER les 19 et 20 mars prochain.

Finalement, je ne saurais taire la véritable explosion de billets de blogues écrits par les participants de Clair depuis deux semaines, et qui sont recensés ici. Comme il est rassurant de voir que les enseignants prennent la parole et racontent leur Clair, leur réalité, leur espoir et leur détermination de transformer leur milieu. Parlant d’enseignants qui innovent, je terminerai avec la causerie du sympathique Christophe Batier, accompagné par Annick Carter et Marcel Lebrun que j’ai écoutée avec beaucoup d’intérêt. Encore une fois, merci à Roberto Gauvin, son équipe et les élèves du CAHM qui nous ont fait vivre des moments inoubliables et qui demeurent une source d’inspiration intarissable.

Je reviendrai à Clair…